Nous pouvons faire la différence
Cette image illustre Sainte Rose Philippine se tenant debout, entre deux jeunes filles, dans une position très significative. Cette image me rappelle de nombreuses femmes analphabètes, en particulier dans ma région du monde, qui luttent pour aimer et éduquer leurs enfants malgré les obstacles. J’ai toujours admiré le courage de Philippine. Bien qu’elle ne sache parler anglais, elle a fondé des écoles dans un pays principalement anglophone. C’était une femme déterminée à agir pour la justice sociale. Elle n’a jamais abandonné sa mission en faveur des Amérindiens, pour laquelle elle a attendu si longtemps. À travers ces actions, elle a concrétisé la rencontre de deux civilisations en luttant contre l’analphabétisme et la pauvreté, pour l’amour de Dieu. Philippine est ma source d’inspiration et de courage, en particulier dans des situations inexplorées. C’est une enseignante modèle. Je me demande souvent : qu’est-ce qui a pu motiver Philippine Duchesne à tant aimer les enfants et les pauvres ?
Je vois une similitude entre Philippine et le pape François, dont les cœurs sont grands ouverts aux plus démunis. Au mois d’avril dernier, le pape François est rentré de Grèce avec douze réfugiés syriens, chacun d’entre eux étant musulman. Ces derniers reçoivent aujourd’hui des cours de langues et des formations professionnelles, ainsi que diverses opportunités en matière d’éducation. Le pape a récemment organisé une fête pour 1500 personnes économiquement défavorisées.
Dans la plupart des cas, une personne pauvre est une personne exclue, une personne à craindre ! Lorsque je réfléchis à ce qui a motivé Philippine dans toutes ses actions, mon cœur remercie Dieu pour son amour si fidèle et Philippine pour son don à la Société. Je suis convaincue que seul l’amour peut détruire les barrières et créer des ponts entre les pauvres et les riches. En Afrique, certaines traditions ont mené les gens à percevoir les personnes matériellement pauvres et les femmes comme étant démunis et vulnérables. Toutefois, s’ils ont accès à l’éducation, ces groupes sont extrêmement compétents et forts. Je crois que le pire aspect de la pauvreté est l’analphabétisme. En tant que Société du Sacré-Cœur, je prie pour que nous entretenions l’héritage de Philippine Duchesne, en mesurant davantage les injustices de notre temps causées par la pauvreté. À travers l’éducation, puissions-nous faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éradiquer ces injustices. Kaja Kayembe Clémentine, RSCJ, Province de République Démocratique du Congo Image : Hildreth Meière